La presse s’est récemment fait écho des indemnités de départ de Florence Parly, actuelle ministre des armées et ancienne directrice générale adjointe en charge du court courrier Air France.
Sans surprise, cette somme est rondelette puisque nous parlons de 406 231 euros !
Démission ou licenciement des dirigeant-es, les chèques sont les mêmes !
Air France, sous la pression médiatique, a indiqué que Florence Parly avait été licenciée pour « désaccord stratégique ». Ne nous leurrons pas, ils’agit en fait d’un départ négocié. Alors même qu’elle bénéficiait d’une disponibilité en qualité de haut-fonctionnaire d’Etat et qu’elle aurait pu retrouver son poste en quittant Air France. Elle a finalement « atterri » à la SNCF pour s’occuper de la stratégie en étant encore pleinement imprégnée de celle du réseau court courrier d’Air France, concurrent direct de la SNCF !
A son arrivée au Cargo, Air France était un des leaders mondiaux de transport de fret avec douze appareils Cargo. Après son passage, il ne reste que deux avions ! Objectif atteint ou dépassé ?
Son départ d’Air France est intervenu dans un contexte de rabotage sans précédent des acquis des salarié-es avec les plans sociaux successifs Transform’2015, Perform’2020 et Trust Together qui ont supprimé plus de 10 000 emplois.
Pierre-Henri Gourgeon, lui, ancien directeur général d’Air France, avait été remercié pour mauvaise gestion en octobre 2011, en percevant un chèque de 1,5 million d’euros ! Quel est le message ?
Que ces indemnités stratosphériques soient octroyées dans un cadre de départ négocié ou de licenciement, les indemnités sont les mêmes. Elles sont exorbitantes du droit commun.
Concomitamment, l’appareil médiatique si prompt à se déchaîner contre les débordements de salarié-es exaspéré-es, n’a dans sa grande majorité rien à dire quand il s’agit des procédés choquants des dirigeants d’Air France et de la magnanimité de l’Etat actionnaire.
En fait, les professionnels de la parole dans nos médias, consciences morales et éthiques autoproclamées et prêcheurs du consentement, font le plus souvent preuve de la même complaisance et du même laxisme que les dirigeant-es d’entreprises.
Des chèques pour les un-es, échec pour les autres.
Dans ce petit monde de l’entre-soi, les privilèges accordés aux dirigeants contrastent avec la maltraitance infligée au monde du travail.
Ce qui, pour nous salarié-es, paraît scandaleux, fait partie pour les dirigeant-es de la normalité.
Leur monde se construit sur l’indécence. D’ailleurs, l’oligarchie dans son ensemble avec ses puissants relais politiques et médiatiques n’a honte de rien. Ni de ses primes, ni de ses comptes offshore, ni de s’attaquer aux salarié-es.
Les violentes transformations du tissu social que voudraient imposer la loi travail et les ordonnances Macron produiraient ensuite le désenchantement social et politique. Elles induiraient également un appauvrissement de la protection sociale (sécurité sociale, retraite, …), conséquence directe de la baisse de la masse salariale et de la réduction des « charges patronales » qui sont en fait des cotisations sociales de l’employeur au bénéfice de la société tout entière.
Augmentation de salaire ou crédit à la consommation ?
La baisse du pouvoir d’achat pour la majorité de la population contraint à un développement du crédit : les hausses salariales ont été remplacées par du crédit à la consommation.
Les salarié-es Air France, dans le cadre des prochaines négociations salariales auront tout loisir de construire un véritable rapport de force pour des augmentations générales ou de prendre un rendez-vous chez leur banquier !
Les capitaux disponibles au sommet de la pyramide sociale, quant à eux, alimentent des activités spéculatives. Ainsi l’austérité accroît encore la disparité des revenus et les bulles de la masse de crédits.
Laisserons-nous ce système nous « low-costiser », nous précariser, nous broyer, ou serons-nous uni-es pour la défense de nos intérêts ?
Après 6 années de blocage, les prochaines négociations salariales à Air France (NAO) vont imposer la question de la rémunération de notre travail.
Tant que nous,salarié-es, n’aurons pas compris que les dérives d’un système injuste et cynique ne s’arrêteront pas d’elles-mêmes, nos dirigeants continueront de se gaver avec l’appui de politiques qui font partie du même monde et s’octroient les mêmes avantages.
L’indignation doit faire place à l’action !
Télécharger le tract N36-2017 CGT Air France – Une boulimie systémique – 22 novembre 2017
Bravo, rien à dire.
Tout est dit… Que l’on arrêtes de se cacher, de faire l’autruche ou de voir si son collègue va bouger pour lui. Que l’on prenne nos responsabilités pour faire face à ces dirigeants qui nous manquent de respect !!!
Et n’oublions pas que c’est avec le fruit de notre travail fourni à la sueur de notre front que tout ces hauts placés se gavent.
Nous sommes en droit de réclamer notre part du gâteau !!! Qu’il soit couper en tranches égales .