Des Assises du Transport Aérien pour que le pavillon français cesse de piquer du nez ?

C’est avec constance et opiniâtreté que la Cgt Air France réclame depuis plus de cinq années la tenue d’Assises du Transport Aérien.

Notre premier communiqué de presse sur le sujet fut diffusé sitôt l’annonce de la mise en place du plan Transform en 2012. Ce plan désignait les salariés responsables et coupables de la zone de turbulence que traversait alors Air France : « le vaccin obligatoire » fut la suppression de 8 000 emplois, accompagné d’adjuvants tels que la remise en cause de nos conquis sociaux et de nos conditions de travail.

Aujourd’hui, Élisabeth Borne, nouvelle Ministre chargée des Transports, annonce lors de son audition au Sénat, l’organisation d’Assises du Transport Aérien en 2018. Nous pouvons nous féliciter de cette initiative, « en même temps », nous regrettons amèrement le retard avec lequel les pouvoirs politiques successifs ont tardé à s’emparer du sujet. Madame la Ministre, qui fut aussi Directrice de Cabinet, ne peut l’ignorer.

Citons pour mémoire les fameux rapports Abraham, Leroux, Bocquet… et le dernier en date, celui de la Cour des Comptes.

En attendant qu’un onglet « transport aérien » figure enfin sur le site du ministère DES transports, la Cgt Air France prend acte de cette décision et se tient d’ores et déjà prête à tenir le rôle qui est le sien. Elle partagera son diagnostic et ses remèdes en présence des décideurs politiques, des acteurs du transport aérien et des organisations syndicales.

La compétitivité du fleuron français ne se mesurera pas uniquement aux efforts que les salariés voudront bien consentir, alors que voilà déjà près de dix années qu’on les y contraint quotidiennement.

L’État, premier actionnaire d’AF/KLM est le grand absent en termes de stratégie depuis la privatisation d’Air France. Il porte une lourde responsabilité dans l’état actuel du transport aérien français. Un premier geste fort en guise de stratégie de régulation serait de renforcer ses positions. Que l’État n’hésite surtout pas, à l’instar des compagnies du Golfe et est-asiatiques, à en redevenir l’unique actionnaire.

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